mardi 20 avril 2010

Mon premier marathon... avec un K4 qui plus est!!!

Bonjour,

tout d'abord merci à l'équipe de Véronique Billat et bravo à tous car courir le marathon en tenue de « camouflage labo », c'est pas de la tarte!!!

Pour en revenir à mon marathon, un peu à froid suite à ma semaine de vacances, voici mon résumé et mes impressions:

Dimanche 11 avril au matin.
Il est 6heures et je pars en métro direction Charles De Gaule Étoile pour le rendez-vous afin d'être équipé. Dans le métro, encore peu de coureurs. Je suis assis là en me demandant un peu ce que ça va donner: 1 premier marathon, qui plus est avec le K4 et son masque...
6h30: arrivée au stand, où je suis pris en charge très rapidement par toute l'équipe. Chacun a sa propre tâche, ce qui permet de ne pas attraper froid, notamment avec la couverture de survie qui coupe le léger vent qui souffle.

La pression monte.
Alors que je passe entre les mains des différents membres de l'équipe, le stress monte petit à petit en moi... Plus on m'équipe, plus je me dit: "mais dans quelle galère tu t'es engagé!!!"
Malgré cela j'arrive tout de même à positiver et à rester à peu près concentré dans la dernière ligne droite... avant le départ!

8h15. Direction le départ.
Je me décide enfin à sortir du stand GDF SUEZ, car quand faut y aller, faut y aller: direction l'avenue des Champs Elysées pour remonter tranquillement et me positionner dans le sas 3h30.

Pourquoi 3h30?
Le sas 3h30, car initialement en m'inscrivant j'avais coché cet objectif chronométrique. Après avoir passé les tests au LEPHE, je me disais que 3h45 serait sans doute moins présomptueux de ma part pour un premier marathon avec tout ce matos.
Malgré cela je me place dans le sas bleu afin d'essayer de partir sur des bases de 5 minutes au kilomètre, et voir comment ça passe avec le matos.

8h45. Top départ.
Le coup de pistolet retentit. Je ne réalise pas que c'est le départ, je n'arrive pas à rentrer dans la course à fond, plus préoccupé par toute l'ambiance festive et libératrice qui m'entoure et par mon matériel.
4 à 5' après le coup de pistolet, je franchi la ligne. Maintenant c'est véritablement parti!!!

Un rat de laboratoire noyé dans la masse.
Les premiers kilomètres défilent, et je me rend compte que tenir les 5' au kilo ne sera pas jouable. Je n'arrive pas à rentrer dans ma course. Tous mes repères acquis durant les 10 semaines de préparation sont faussés. Il faut que je m'habitue au port du masque et que j'arrive à accepter la contrainte principale: obliger de ralentir voir même de marcher afin de déclipser le masque pour boire, manger, et chose plus embêtante, pour me moucher également... Une fois que cela est fait, il faut reclipser le masque et reprendre la marche en avant!

Le lapin Duracell.
Au 9ème km je retrouve Hélène qui est là pour changer la batterie du K4. Cela me permet de coupler cette pause obligatoire avec une bouchée de barre énergétique et un coup d'eau. Après 30" environ, c'est reparti...

Un long dimanche de course à pied...
Que le temps me parait long entre le 12ème et le 21ème. Dans ma tête je me dis que jamais je n'irai au bout de mon objectif... Je n'ai pas réussi à rentrer dans mon marathon et me galère car je suis en train de prendre conscience que toutes les petits contraintes de mon équipement me feront mettre 4h00 voir même plus... Car je ne suis pas encore au 30ème et j'appréhende le fameux "mur"!

L'ami course: le déclic.
Aux environs du semi, je retrouve Nicolas, lui aussi équipé d'un K4. D'un coup je me sens moins seul et cela me fait du bien au moral car lui aussi visait le même objectif chronométrique que moi. Il me dit qu'il en bave avec le matos: cela me réconforte et me libère, car cela (à posteriori) m'a fait "accepter" les contraintes de tout le matos! Je me dis que je ne suis pas si à la ramasse que ça! Ce détail est crucial car il marque véritablement mon "entrée" psychologique dans ce marathon!
Il reste 20km, cette distance là, je l'ai déjà faite, donc ça va le faire, je vais aller au bout!!!

Les quais de seine.
Toute la partie sur les quais se passe bien. Je me sens léger, comme libéré d'un poids (peut être de m'être mis une barre un peu trop haute avec les contraintes du masque). Je continue à mon rythme. Arrive le 29ème et je suis à deux doigts de louper l'arrêt au stand. En effet avec nos prénoms sur le dossard, les gens ont tendances à nous encourager. J'entends "Yoann, Yoann", un petit signe de la main pour remercier. Zut c'est Guillaume qui est là pour le changement de batterie. Je traverse en diagonale la route et m'arrête pour ce dernier "arrêt au stand".

30-38ème. Le Mur... ou plutôt le muret.
Arrive le 30ème, puis le 35ème, on est rentré dans le bois de Boulogne. Je redoute ce fameux mur du marathon. Je vois autour de moi de plus en plus de personne qui marchent, qui sont à bout de souffle, qui ont des crampes etc.
Je me dis "Oh pinaise (à la façon d'Homer Simpson) je n'ai jamais fais plus de 30km en courant, qu'est ce qui va m'arriver à moi???"
Malgré cela je continue ma route. Les jambes sont lourdes, le vent de face fait mal, mais j'arrive encore pas trop mal à tenir!

38-40... Dur dur d’être un coureur!!!
Cette longue allée dans le bois de Boulogne, qui nous ramène vers l'arrivée est terrible pour moi. Le vent est de face, je n'arrive pas à trouver quelqu'un courant à mon rythme. Les gens marchent ou bien ceux qui courent, courent plus vite que moi... Le mental lâche un peu plus que les jambes et je marche 2 fois 20" afin de souffler face au vent et repartir de plus belle. Le ravito du 40ème me permet également de marcher, car je retire mon masque et me ravitaille en marchant... Quand je veux repartir, (consciemment ou inconsciemment, je ne sais pas encore malgré le recul pris depuis le marathon) je n'arrive pas à rattacher mon masque et continue à marcher... en m'énervant... Au bout que quelques dizaines de secondes (je ne sais pas exactement, mais j'ai l'impression que ça a duré très longtemps) j'arrive enfin à reclipser mon masque!

Beaucoup, beaucoup d'émotion...
Il reste désormais moins de 2 kilomètres, j'aperçois les bâtiments du palais des congrès (enfin il me semble), quand tout à coup ça tourne à droite et on repart quasiment dans la direction opposée... "Allez, moins de 2 kilomètres, ça va le faire Yo!!!".
Arrive l'arche annonçant le 41ème kilomètre... L'émotion m'envahit, je suis en train de réaliser que je vais terminer mon marathon, C'est quasiment la dernière ligne droite, c'est trop bon comme sensation!!!
Moi qui, il y en encore 3 ans n'aimais pas courir, et qui m'étais lancé un défi "un peu fou" de courir le semi marathon de la ville à côté d'où j'habite, je suis à l'arrivée du marathon de Paris!!!
L'arrivée sur l'avenue Foch est magique, car c'est un mélange d'excitation, de soulagement, bref pleins d'émotions diverses et variées qui traversent mon esprit:
JE SUIS MARATHONIEN!!!

Au final je réalise 3h51'53", super content de terminer, sans être "trop cassé", et motiver à 200% pour faire un 2ème marathon!!! Ce deuxième marathon préparé grâce aux analyses et conseils de Véronique BILLAT et de sa superbe équipe, suite à toutes les analyses physiologiques de mon marathon de Paris!!!
Je retrouve Christophe juste après la ligne d'arrivée avec un journaliste de Jogging International, qui je l'espère publiera un magnifique article sur cette superbe aventure tant humaine que scientifique de Véronique Billat et de toute son équipe!

Bref, un grand merci à tous, car c'était vraiment une superbe aventure que j'ai vécu... Et qui me donne des idées pour encore améliorer la mesure des capacités physiques et fonctionnelles de mes patients insuffisants cardiaque et respiratoire que j'encadre au quotidien!!!

1 commentaire: